DAWKINS JEREMY HEATHCLIFF trente huit ans + the lambdas + veuf
{ is not an advantage to care }
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shining like diamonds in a rocky world
Croyez-vous aux troubles ? (Si non, dites-nous comment vous expliquez les récents évènements).
Ne pas y croire, y penser. Y bâtir théories et déduction en soulevant les problèmes à la source. Y noter tout discours dénotant, toute source palpable, tout sentiment général et sous-jacent. Observer, soustraire, construire autour d'évènements en désossant les scénario complotistes, en noyant Ankou, Shemal, Thanatos, Satan, Hel, Malak et extra-terrestres. Prenez le temps d'y réfléchir, Dawkins qu'on lui avait dit. Ne pas tenir compte des preuves évidentes pour s'écarter du faux. Ne pas se rouiller sur des évidences et s'ouvrir à toutes les possibilités, là, en particules dans l'air qu'il avale. Ce n'est pas simple de renier l'homme au profit de la vérité. Mais Jeremy était déjà trop impersonnel pour ne pas parfaitement correspondre au profil. S'imbriquer dans un sourire froid et très poli lorsque l'on répond à quelques questions au demeurant presque anodines. Y mettre la virgule au tournant d'une phrase, hausser bêtement les épaules lorsque c'est à lui de passer au joug de l'interrogation. Neutre et parfait.
Comment voyez-vous les troublés, bons ou mauvais ?
Il est d'une évidence que si troublés il y a, les voir d'une façon ou d'une autre si tranchés serait rétrograde. Même pour un homme qui ne trouve pas plus d'inspiration que nécessaire chez l'autre. Le monde n'a pas besoin de son jugement, et surtout pas lui. Le bureau barbouillé de notes et de faits paraît bien plus avisé que lui-même quant à certains truismes. Il n'y a aucun sens à donner à cette interrogation. C'était la mauvaise question. Il battrait des cils d'incompréhension si elle se matérialisait dans la bouche d'autrui. Jeremy ne se permet pas ne serait-ce que les prémices d'un jugement quelconque. Il le fausserait dans sa quête, et la vérité se devait toujours d'être aseptisée au mieux. Tisser dans le sentimental ne lui seyait pas, en faire quelque chose de personnel non plus. Les troublés étaient avant toute chose des êtres humains : insipides, battant des cils pour obtenir victoire en oubliant l'essentiel.
feeling no limits, seizing each minute
L'odeur de café brûlé. Les rues d'une Londres qui, à feu et à sang des bruits urbains, s'éteignent. Dans cette pénombre tamisée, où s'emploient les teintes réfléchies des couverts d'argent, où la popeline a bien pris la moire, l'on trouve très droit, très propre sur lui, la silhouette tassée d'un penseur. Il disséquait ici, dans le tranchoir des mots, les effluves d'un Hermes Bel-Ami dont il aimait tant l'odeur, l'histoire d'un massacre de Whitechapel dans les années 1888. Le renversement de chacune des pages était tout de pudeur, il ne laissait pas le silence s'écacher de cette façon. La fatigue errait déjà dans les plis de ses rides, mais rien n'aurait su, à ce moment, interrompre la lecture qui s’accéléra au chapitre de Jubelum. Jeremy devait savoir à quel moment s'arrêtait l'humanité et où commençait la bestialité. Dans les décors tout trouvés de quartiers de prêcheurs, de misères et de promiscuités, il y rencontrait une seconde fois la même horreur que dans les salles aseptisées dans lesquelles la médecine légale et moderne se pratiquait, dans les voussures des scalpels qui forcent un peu l'épiderme roide du mort. Ce saisissement aux tripes qu'il aurait surement dû ressentir et qui n'était jamais venu. Il s'alluma une cigarette, du cinabre dans le noir. Dans le fond et dans la forme, ce n'était rien de plus qu'une histoire d'autopsie. Il ne manquait que le vaste territoire de l'esprit d'un meurtrier. C'était un autre genre de prisme. Tout ce qu'il y avait de plus caché et de sous-jacent chez les êtres pensants était ici déployé, dans une forme de domination aliénatrice et animale, où se recroquevillaient, frileuses, les moutures de ce que l'on avait encore d'esprit. Il était toujours rassurant, pour un homme comme lui, de démystifier la légende, d'en aseptiser les contours, de retirer la chair et de racler, jusqu'à l'os, les plus petites particulières qui se collaient sous les ongles. Jack l'Éventreur avait été un clébard crève-la-dalle sous un haut de forme. Un clébard quand même. Son dos pris la forme du dossier contre lequel il s'affaissait, et toute sa colonne sembla alors se rompre en de petits ossements douloureux. La première goutte s'écrasa contre la vitre. Beaucoup de synapses s'agitent, là haut, derrière le large front et les sourcils arqués. Il croit percer l'opacité opaque, dénouer les longues énigmes de quelques décennies dans le vrombissement sempiternel de la caféine en perfusion, là, quelque part dans son palpitant qui vient hydrater l'encéphale, à défaut de repos. L'insomnie était prédatrice, insidieuse, viscérale. Elle était traître, elle était fausse, elle était captieuses, mais c'était une intime maîtresse, une amie intrusive. Sans jamais avoir à l'offenser, un Morphée manchot venait le narguer par dessus la veillée d'un oeil sardonique. Le vent accompagna la pluie. Deux heures et trente quatre minutes du matin. Une branche de platane frappait la vitre, inlassablement, réveillant toutes les cellules de son corps engourdi par l'humidité. Le silence des hommes au vacarme de la nature. Sa lecture cessa, et il dut épingler son attention nocturne ailleurs. Il croit à l'oubli volontaire de la famille de Catherine pour la récupération de cette horloge dont il avait, de rage, immobilisé les aiguilles. Le temps s'accrochait vers les dix sept heures, vingt six minutes. Cette même horloge qui prend tout son sens sous le chaos. La seule raison pour laquelle elle restait, immuable au décor, pérenne dans son imposante stature, était pour elle. Au nom des souvenirs, il gardait cette tombe silencieuse au bois lustré, qui avait perdu de toute sa splendeur d'antan, puisqu'il n'y touchait ni ne la regardait. Cinq années n'avaient pas avalé la douleur, creusant plus de place chaque jours pour s'installer, tout confortablement, dans la sépulture de son estomac. Dans la chambre d'enfant, Elijah dort toujours et ne soupçonne pas. La psychiatrie se tue à dire qu'en bas âge, ils s'adaptent plus vite. Qu'ils n'oublient pas mais vont de l'avant. Elijah n'ira pas à vau-l'eau. Jeremy s'en assure, Jeremy lui rappelle, Jeremy lui coupe son beau ramage, Jeremy se bat pour que son fils empoigne bien fermement la douleur et qu'il la bouffe tous les jours. Elijah a les yeux céruléens, la naissance de boucles auburns, le teint laiteux, le visage de sa mère. Il doit en souffrir chaque fois qu'il s'observe, il faut qu'il le sache, qu'il en pleure, qu'il cède, car Jeremy ne doit pas être le seul à faire son deuil quotidien. La peau sous ses vêtements propres, son beau pourpoint moderne, est rôtie. C'est une interdiction formelle de passer à autre chose. Il a du polystyrène dans les veines, ça dégringole et c'est froid. Ça se brise, surtout, et ça n'hydrate plus rien. Tous ses gestes sont vains. Tous ses mouvements se désarticulent, c'est un bois qui n'a plus de marionnettiste et qui, au feu, terminera.
Demain, un avion remporta sa carcasse qui ne vaut plus beaucoup d'or là où il avait laissé le désagrément des souvenirs. Les États-Unis tout entiers étaient hantés d'Elle, et lui fallait désormais tuer cet amour-là, qui le tournait chaque minute de chaque journée un peu plus en monstre de tristesse. La CIA s'était enfin couplée au FBI pour quelques intrigues dont il était loin d'être au coeur. Jamais il ne pourrait se soustraire à son couple mort s'il ne s'éloignait pas; désormais il revenait sur ses pas, bien forcé, parce-que le devoir finissait toujours par passer au devant de tout. C'était bien de ça dont il s'agissait. Abandonner l'humain pour se retrouver soi-même. On n'avait jamais plus de chance de se comprendre qu'à l'endroit le moins familier, ce pourquoi Londres avait été un choix tout avisé. Et le jour qui suivrait, pour l'investigation, pour le service des renseignements, il lui fallait reprendre service, se rebâtir sur de la merde et reprendre du poil de la bête avant de se laisser trop pourrir. Voilà où il en était, pour quelques nouveautés surnaturelles dont la CIA avait été avisée. Et c'était bien lui, Jeremy Dawkins, épave de son état, cramé jusqu'à la moelle, qui correspondait le mieux, paraissait-il, à cette belle affaire. Glaner des informations, s'investir et se tordre pour réussir.
La cigarette s'écrase dans le cendrier.
all we are is everything that's right
pseudo/prénom: werewolf. avatar: Andrew Scott commentaires: le design est épuré, le contexte n'est pas prise de tête. Moi j'aime, j'en redemande ! Btw, je préfère préciser que ma fiche et Jeremy sont repris d'un de mes personnages qui n'a jamais pu voir le jour sur un autre forum. Il me tient à coeur.
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Dernière édition par Jeremy Dawkins le Ven 1 Fév - 11:17, édité 27 fois
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 0:27
Heathcliff hein? Je sens que je vais l'aimer encore plus que prévu. Bien le bonsoir, camarade.
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 0:30
Disons que le prénom étant forcément connoté voire malsain, je souhaitais que l'on s'accorde. Merci ma jolie.
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 8:56
Bienvenue sur le forum Très bon choix avec Andrew
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 9:55
Bienvenue et excellent choix d'avatar Moriarty Je réserverai quand la dernière partie de la fiche sera remplie
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 10:08
Merci pour l'accueil ! La dernière partie est remplie, je termine ma fiche dans la journée, du reste !
Agnetha Pearson WARM BLOOD ★ le rouge sur mes lèvres, le rouge que je bois
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THE STORY OF US. Job: membre de la garde, propriétaire de la cinémathèque Quote: my red blood for you Contacts:
Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 10:46
Ho mon dieu comme ça promet !! Bienvenue parmi nous
Mirella Jones ≈ IF WE WERE MAGIC, WE WOULDN'T BE SO YOUNG AND TRAGIC.
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THE STORY OF US. Job: serveuse lorsqu'elle a le temps. Quote: “Cruelty does not make a person dishonest, the same way bravery does not make a person kind.” Contacts:
Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 10:55
Andrew Bienvenue
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 12:46
Merci beaucoup !
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 16:25
Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Mer 30 Jan - 19:34
Quel bon choix, bienvenue!
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Jeu 31 Jan - 22:22
Merci beaucoup !
Laurel Fowles ✜ ON THE PURSUIT OF HAPPINESS.
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THE STORY OF US. Job: owner of the Grey Gull. Quote: ❝but i've got high hopes, it takes me back to when we started. high hopes, when you let it go, go out and start again❞ Contacts:
Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Jeu 31 Jan - 23:32
Perfectissimo, je valide
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy ) Jeu 31 Jan - 23:44
Tankiou !
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Sujet: Re: It was just before the moon hung. ( jeremy )