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| Sujet: feeling empty (isabo) Mer 30 Jan - 18:37 | |
| (c) dimkabelikoving. Pitoyable, je suis pitoyable. Deux ans et je n'ai toujours pas décroché. On me dit de refaire ma vie, mais j'en suis incapable. Mes seuls plaisirs s'appellent Jack Daniels et Eristoff, et on ne peut pas dire qu'ils soient de très bonne compagnie. Je me détruis à petit feu et le plus triste, c'est que je n'en ai rien à foutre. Je titube jusqu'au bar pour demander un énième verre au serveur, qui me regarde avec pitié, comme tous les soirs ou je viens oublier ma vie gâchée dans son établissement. C'est certain, on peut dire que je fais partie des meilleurs clients du Rust Bucket. Je me rends bien compte qu'on me regarde de travers. Il fut une époque ou je plaisais aux femmes, ou je serais reparti d'ici en bonne compagnie. Un clochard, c'est ce dont je devais avoir l'air maintenant. Je sens l'alcool, la clope -d'ailleurs je maudis celui qui a interdit la cigarette dans les bars-, j'ai des cernes qui me paraissent indélébiles depuis tout ce temps, mal rasé, cheveux mal coiffés, vêtements hideux; à tel point que je me dégoute moi-même. Les seuls moments ou je me sens bien, c'est lors de mes missions pour la Garde. J'en oublie tout, obnubilé par le désir de me retrouver seul face à face avec le pasteur et ses chasseurs. C'est devenu ma raison de vivre, ça me bouffe, je ne pense plus à rien d'autre depuis deux ans. Je ne me rends pas compte que j'ai serré les poings si fort à cette pensée que mes jointures en sont devenues toutes blanches. Je descends mon verre cul sec, en redemande un autre et m'affale sur le bar. Comme à chaque fois, je vais attendre que la sécurité me vire à l'heure de la fermeture, comme le malpropre que je suis en ce moment. J'essaye de me persuader que je bois pour oublier sa mort ... Joann, son sourire, ses grands yeux bleus, son charme me hantent jour et nuit. Mais c'est ma culpabilité que j'essaye de noyer. C'est de ma faute. Je ne l'ai pas cru et elle en est morte. Depuis deux ans, je traine ce fardeau comme punition. Je me relève, et observe ce qui se passe autour de moi. La joie sur ces visages me rend malade. « Si vous saviez ce qui se trame autour de vous, croyez moi, vous rigoleriez moins. » marmonnais-je, seul.
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Agnetha Pearson WARM BLOOD ★ le rouge sur mes lèvres, le rouge que je bois
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THE STORY OF US. Job: membre de la garde, propriétaire de la cinémathèque Quote: my red blood for you Contacts:
| Sujet: Re: feeling empty (isabo) Ven 1 Fév - 18:42 | |
| (c) fyeahjbf. Je me sentais un peu gauche depuis trois semaines, soit depuis mon retour à Haven. J'avais la désagréable impression de ne pas être à ma place et de ne rien avoir à faire ici. Les chuchotements et regards en coin qui m'ont accueillis n'ont fait qu'accentuer le malaise qui m'habitait et je ne pouvais m'empêcher de penser à la désapprobation de Noé pour tout ceci. Aux yeux de tous je suis celle qui a pété les plombs après la mort de sa sœur et qui a disparue du jour au lendemain. Je suis la fille indigne qui a laissé ses parents sans nouvelle, pas un coup de fil, pas une lettre. Rien. Pourtant l'envie était bien présente mais... Pour leur dire quoi ? A l'époque je n'étais pas prête à leur mentir. Non je n'aurais pas pu leur parler régulièrement et faire comme si ma vie était incroyablement géniale. En vérité, j'étais aussi impatiente que terrifiée à l'idée de remettre les pieds dans cette ville, ce qui me donnait le sentiment d'avoir été absente durant dix ans et non deux. J'avais établit une liste de choses à faire une fois de retour chez moi. Le nom de Jace y figurait, cependant je n'avais pas encore trouvé le courage de me présenter à lui et d'entamer une discussion. Pas après avoir essayé de le croquer et de l'avoir tenu responsable de la mort de Joann. Les gens parlent entre eux dans une ville comme Haven où tout le monde se connait, et pour une fois, j'en avais profité afin de m’informer. C'est d'un pas décidé que j'entrais au Rust Bucket et d'un pas beaucoup moins assuré que je me dirigeais vers le bar. « Si vous saviez ce qui se trame autour de vous, croyez moi, vous rigoleriez moins. » Je soupirais alors que je sentais poindre la culpabilité. J'étais en partie fautive de son état et je le regrettais sincèrement. « Et je pense que pour le moment ça vaut mieux » Il ne se retourna pas mais je le vit clairement se raidir. Doucement, je pris place sur le tabouret à côté de lui et commandais une bière. Je comptais mentalement jusqu'à dix avant de réussir enfin à lever les yeux vers le jeune homme. « Salut Jace. »
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